Querer

Quand Miren, épouse et mère de deux grands enfants, apparait à l’écran, c’est au commissariat, auprès de son avocate, pour déposer plainte.
Une plainte dénonçant 30 ans d’abus psychologiques, de violences éducatives et de viols commis par son mari.
En parallèle du combat judiciaire de Miren et de sa reconstruction, on suit la réaction de ses deux fils majeurs, qui hésitent à la soutenir et à s’opposer à leur père.
La question du consentement, de ses manipulations, et de la nécessité de son caractère explicite sont au cœur de la série. Tout comme la difficulté pour les victimes de se rendre compte des violences qu’elles subissent et de les dénoncer.
De même, la question de la parole des femmes et de sa prise en compte par la société est remarquablement dépeinte : comme si une femme n’était jamais une victime qui a assez souffert pour obtenir une condamnation, comme si le procès (et ce n’est pas sans rappeler celui des agresseurs de Gisèle Pellicot) était celui de la victime plus que de l’accusé, comme s’il était toujours plus simple d’entendre la voix de l’homme et du patriarcat bien établi que de celles qui osent le contester.
Car le spectateur est bien mis face à ses questionnements propres, à la crédibilité qu’il accordera ou non à la victime, aux doutes qui pourront jaillir en lui. C’est une des grandes forces de la série, elle ne tourne jamais au sensationnalisme et reste toujours au présent, au moment de la période judiciaire, sans revenir par des flash-backs sur la vie conjugale de Miren.
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